Jeudi 1° Mai, quelques minutes avant le départ, nous sommes tous là, piaffant d'impatience, mais avec modération. En effet la météo s'annonce peu engageante : ciel couvert, nuages bas, rien de bon.
Notons quelques nouveaux visages. Chacun détaille le chargement des autres, les coupe-vents et gore tex sont même de sortie.
Voici P. Alluchon qui arrive parmi les tous derniers avec un monstrueux ballot sur son porte bagage. Aussitôt le surnom de B…..Alluchon fuse provoquant l'hilarité générale. Voilà un sobriquet qui lui collera à la peau durant toute la randonnée.

Enfin, après les traditionnelles photos de groupe, la cohorte s'élance encadrée par quelques accompagnateurs motivés : Monique, Danielle et Jack Orbea.
Le vent est fort et nous restons en groupe bien compact.
La Brosse, Orcement où les premiers rayons d'un soleil timide nous réchauffent. Ecrosnes, Pierre Filoche est le gagnant de la première crevaison. En tête JM notre chairman s'applique à protéger le groupe et à imprimer une bonne cadence de progression. C'est qu'il est fort l'animal !
Km 50, le vent est toujours défavorable, nous roulons toujours ensemble, excepté les limaces qui roulent à leur main derrière. L'organisation dans la progression laisse à désirer, car nous sommes trop nombreux. Et dans ce cas, chacun essaie de se protéger au mieux, cherchant le bon abri, bref la « suce » devient de rigueur.
Gallardon, vers 10 heures, Laurent Cassier s'arrête en queue de groupe, pour « poser sa pêche » dixit l'intéressé. On l'attend et comme il tarde à revenir on part à sa rencontre. Laurent n'est pas bien, problèmes intestinaux et la mort dans l'âme renonce et retourne sur ses pas. 1 er abandon, ça commence mal !
Après la scission du groupe, survenue lors cet incident, les plus costauds sont partis devant emmené par un tonique Bertrand, secondé par quelques belles mules bien en jarrets : JY Rohou, les 2 Pierres, Patrice…..
Je suis dans un deuxième avec les 2 Bernard, JM B et quelques autres plus raisonnables.
Maintenant nous roulons organisé, file montante à gauche ou à droite selon le sens du vent, Alain grand navigateur adepte de la divinité GPS, est à la manœuvre.
Tout va bien, le groupe progresse régulièrement et à bonne allure.
11h45, à l'approche de Dammarie, les estomacs commencent à se manifester. Certains vont droit sur une Pizzeria, le gros du paquet continue sur Dangeau que nous atteignons vers 12h30.
Dangeau, qui grâce à son église, est devenu un haut lieu de l'art roman. Les visiteurs que nous sommes débouchant sur la place sont surpris par l'importance de l'édifice que lui donne le caractère massif et imposant de l'art roman. Un large chevet surmonte trois absides, à l'ouest la façade s'élance toute droite et sans décor ; seulement percée de trois fenêtres et d'un portail en plein cintre à triples rouleaux, elle est divisée en larges bandes par les contreforts de la voûte que l'on retrouve également sur les côtés. Sur la place, un porche du XIXéme sert d'écrin à un portail roman dont les sculptures parfois mutilées sont impénétrables au profane ; elles représentent, en fait, le retour du Christ à la fin des temps. L'édifice est couvert en tuiles du pays, et l'on distingue bien les collatéraux de la nef grâce à un décalage important des toitures. Enfin, une flèche recouverte d'ardoises datant du XVIème ou fin XVéme siècle s'élance à 37 m.
Nous remarquons également sur la place une maison très ancienne qui est attribuée à la fin du règne de Charles VII ou début Louis XI; bordant la place, elle est encore très bien conservée, c'est l'ancienne Auberge du Cheval Blanc.
On peut remarquer au dessus d'une porte des boiseries aux décorations très caractéristiques de l'époque. D'autres habitations à ossature en bois bordent la place : l'ancien relais de poste devenu Relais Saint-Jacques.
B…alluch' précise s'y être très restauré et y avoir très bien mangé.
Ces constructions datent probablement du XVIIème ou XVIIIème siècle.
Cette digression culturo-architecturelle passée, reprenons le cours de notre récit : tout le monde se dirige vers la seule boulangerie du coin. Puis cap sur le « bar des glaces », c'est son nom, où nous retrouvons les mules attablées.
Sandwichs, flans, tartelettes et macarons (gigantesques pour 1,5 euros) constituent l'essentiel arrosé de panaché, Coca, Perrier, et peu de bière il faut le souligner.
Bertrand se distingue et s'applique à ouvrir une boîte de filet de maquereau.

Le fameux « Saupiquet » (voir Flèches précédentes) a trouvé un remplaçant.
Au « bar des glaces » où les habitués n'ont pas la tête à en sucer, notre ravitaillement s'achève vers 13h-13h15.

Le ciel est noir d'encre !
Tout le monde bâche, selon la célèbre maxime de notre Gilles E.
On repart ensemble avec les mules, et pan, c'est une généreuse averse qui s'abat sur nous.
Averse qui va durer une bonne heure sans discontinuité.
Le silence se fait, plus de paroles, chacun rentre la tête dans les épaules et pédale avec application, attentif à la route, tout en essayant de se protéger de la pluie, des projections.
Le groupe éclate en petits paquets, ce qui est mieux d'un point de vue de la sécurité.
Une petite éclaircie nous remonte le moral vers 14h15-14h30, puis à nouveau c'est le déluge.
Nous passons Lanneray, Montigny-le-Gannelon, la belle forêt de Fréteval toujours sous la pluie. Je me retrouve dans un petit groupe avec JM le chef et quelques autres. Nous approchons de Danzé, on s'égare, bref on cherche et on se perd. La pluie a cessé à l'approche de Vendôme et avec le vent nous séchons. Mon genou gauche me fait mal depuis 2 bonnes heures, on verra bien, mais le doute m'assaille !
Nous voici à Vendôme site privilégié, au pied du coteau baigné par le Loir.

Hôtel, installation dans la chambre où je retrouve Patrice l'écureuil, parce qu'il grimpe comme un écureuil, rien à voir avec la qu…. en panache de ce dernier.
Une bonne douche, on sèche les affaires, on fait un peu de lessive et droit sur le bar.
Puis visite de Vendôme surnommée la ville – jardin. Vendôme, ville d'art et d'histoire, où se mêlent l'eau, les fleurs et les jardins. Vendôme est située sur un promontoire déjà appelé "La Montagne Blanche" à l'époque gallo-romaine, au pied de laquelle le Loir, omniprésent, étale à travers la ville ses nombreux bras et canaux
Au centre de cet écrin de verdure s'élève l'église abbatiale de la Trinité, dont la façade, chef-d'œuvre de l'art gothique flamboyant, est attribuée à Jean de Beauce, l'architecte célèbre pour la flèche de la cathédrale de Chartres.
Place Saint-Martin, les maisons à pans de bois bordent les terrasses des cafés sur lesquelles veille la statue de Rochambeau, héros de la guerre d'indépendance américaine.
Vendôme a conservé depuis le XVIIème siècle un patrimoine unique d'espaces verts, aujourd'hui fleuris et entretenus avec passion sur une centaine d'hectares. Ils lui valent d'être "Grand Prix National de fleurissement" depuis 1994. Dans le parc Ronsard et le parc du château, de nombreux arbres parfois plus de deux fois centenaires ont un intérêt botanique
La ville était importante au Moyen Age et ses seigneurs, de la famille des Bourbon-Vendome sont devenus rois de France avec Henri IV.
Nous finissons la soirée à l'auberge de la Madeleine, et rien à dire, la YMO a encore bien fait les choses.
Retour à l'hôtel, où je passe une nuit agitée, car les interrogations sur mon genou m'envahissent.
Vendredi matin, au départ nous devons nous retrouver tous, car nous étions logés dans 2 hôtels différents, et le point de rendez-vous est l'hôtel Mercator sur la RN10 à la sortie de Vendôme. Il fait beau, ciel bleu, mais l'air est frais. Pour aller à notre rendez-vous on commence par digérer une belle rampe, que nous redescendons tous ensembles !
Par prudence, je décide de rouler « en dedans » et je m'invite chez les limaces qui m'acceptent avec enthousiasme. Donc, à partir de maintenant je vais vivre à Limace – Land.
Petite confession, mais ne le répétez à personne, je suis en service commandé pour le président, qui souhaite avoir un connaissance approfondie des mœurs, des coutumes, des pratiques, des usages, des agissements de cette ethnie baptisée « limace » ainsi que de leur technique de cyclolimaces.
Vous l'aurez compris, mon genou n'est qu'un alibi plus que crédible.
Mon voyage commence.
Dans ce groupe, Brigitte n'est pas trop bien et souffre d'un genou (décidemment) et voilà son moral chancelant et presque au plus bas.
Je m'adapte, m'efface, étudie, note et enregistre tout ce qui ce passe dans ce nouveau monde, car je suis bien décidé à accomplir parfaitement ma mission afin de donner pleinement satisfaction à notre grand chef !
Nous voici à Montoire-sur-le-Loir qui est connue pour l'« entrevue de Montoire », entre le maréchal Pétain et Adolf Hitler le 24 octobre 1940 , qui s'est déroulée à la gare de Montoire. C'est à cette occasion que fut envisagée la collaboration française au régime nazi . La gare de Montoire a été choisie pour son relatif isolement et sa proximité avec l'axe Paris- Hendaye .
On s'arrête pour ravitailler, pendant que Brigitte et moi-même partons en quête du remède miracle. En vain, Brigitte a toujours mal, et moi de même.
Nous entrons dans le coteau Vendômois.
Lolo joue les limaces grimpeuses au grand dam de Yannick, notre grand commandeur qui s'applique à prodiguer conseils, recommandations et encouragements quand cela est nécessaire.
Pose toutes les deux heures pour badigeonnage sur le genou récalcitrant, afin de minimiser la douleur qui est quand même plus que supportable en ce qui me concerne.
Cahin caha, les limaces progressent. Détaillons cette étrange tribu composée de :
- Yannick, capitaine courageux, et grand timonier expert de la boussole de maintenant : le GPS,
- Lolo : Mobylette grimpeuse, espiègle et un brin provocateur (nous y reviendrons),
- Brigitte : Courageuse et essayant de surmonter sa douleur,
- Et Claude et Eric : sages et silencieux, mais un proverbe ancien ne dit il pas « qu'il faut se méfier de l'eau qui dort ? ».
Nous longeons la Loire, les paysages sont enchanteurs et sous un beau soleil, ce qui ne gâche rien.
Avec le soleil au zénith, l'effeuillage commence, manchettes, jambières ou maillots à manches longues sont remisés dans les sacoches, et les crèmes à bronzer sont de sortie.
Lolo est un expert en ce domaine, et pratique avec célérité le badigeonnage, appliquant consciencieusement baume, crème, onguent, pommade, liniment et autres embrocations.
Voici Langeais et son superbe château qui a été légué à l'Institut de France en 1904 par M. Jacques Siegfried. Il l'est l'un des plus intéressants du Val de Loire grâce au travail de son dernier propriétaire, amateur d'art éclairé, qui s'attacha notamment à redonner au château le décor d'une demeure du 15ème siècle. Meubles, tapisseries, boiseries, tableaux, sculptures... tous ces objets représentent un ensemble tout à fait exceptionnel et restituent dans les moindres détails l'époque du 15ème siècle.

A la fin du 10ème siècle, le puissant comte d'Anjou, Foulques Nerra, fit construire le donjon, l'un des plus anciens de France, dont les ruines se dressent aujourd'hui dans le parc du château.
Forteresse durant des siècles, le château de Langeais, tel qu'il se présente à nous, fut élevé par Louis XI entre 1465 et 1469. Construit rapidement et épargné par les remaniements, il présente de ce fait une grande homogénéité
De l'extérieur, c'est une forteresse féodale avec des hauts murs, des grosses tours rondes surmontées de toits en ardoises, chemin de ronde couvert à créneaux et mâchicoulis, pont-levis en état de marche...
Moins austère, la façade intérieure du château évoque quelque peu la Renaissance avec ses fenêtres à meneaux et ses lucarnes au gâble orné de crochets, ses portes d'entrée surmontées d'arcs en accolade. Intérieurement, les salles sont ornées de grandes cheminées, de tapisseries... Bien meublé, Langeais offre un aspect beaucoup plus vivant que la plupart des autres grands châteaux.
Nous profitons du spectacle en le longeant.
Malheureusement nous devons nous résoudre à accompagner Brigitte à la gare, car elle n'en peut plus et a décidé de rentrer sur Paris, via un TER qu'il faut prendre à Tours.
Elle abandonne malgré toute l'aide morale que nous avons pu lui apporter depuis ce matin. Elle arrête, c'est son choix et nous le respectons.
Nous repartons à quatre.
Il fait de plus en plus chaud et l'humeur est joyeuse et même malicieuse.
A la hauteur de Bréhemont, nous faisons une halte besoin naturel, une gabare est accostée pas très loin et devant nous coule silencieusement un bras de la Loire où de nombreuses carpes nagent proche de la surface.
Yannick s'extasie les larmes aux yeux de tant de beauté.
Lolo et Claude se moquent avec délicatesse et retenue. Sympathique ce groupe limace, et pour moi c'est une révélation au VMCB, ici c'est B comme Bienveillant, et C comme Cordial et Confraternel.
Nous sommes tous guillerets, le cœur léger, heureux d'être ensemble et de partager ces bons moments.
Nous traversons Brizay et Richelieu lieux chargés d'histoire et évocateurs de personnages illustres.
Richelieu, ville qui a été créée par le cardinal de Richelieu en 1631 et constitue un chef-d'œuvre de l' urbanisme du XVII e siècle . Après avoir racheté le village de ses ancêtres, le cardinal de Richelieu confie à l'architecte Jacques Lemercier , auteur de la Sorbonne et du Palais-Cardinal (actuel Palais-Royal à Paris ), la tâche de concevoir et réaliser un château et une ville nouvelle, manifeste de son pouvoir et de son ambition. Il venait en effet d'obtenir de Louis XIII l'autorisation de bâtir « un bourg clos de murailles et de fossés et de bâtir une halle ».
La construction de l'ensemble s'étala de 1631 à 1642, date de la mort du cardinal, et mobilisa plus de 2000 ouvriers.

La ville est ceinte de murs et de douves, elle est accessible par trois portes monumentales, une quatrième, factice, est construite pour respecter la symétrie de l'ensemble. Le plan urbain s'articule autour de deux places symétriques : la place Royale (actuelle place des Religieuses) et la place du Cardinal (actuelle place du Marché), sur laquelle sont regroupés le presbytère, l'auditoire (actuellement la mairie), la halle couverte et les commerces.
Afin d'en assurer le peuplement rapide, le cardinal exempte la ville d'impôts.
Dans le groupe Lolo et Claude sont d'humeur badine, et tout est sujet à la blague. Un mot de l'un et comme un seul homme les trois autres se liguent contre lui. A ce petit jeu Yannick est souvent une victime consentante et donnant le change.
Maintenant nous fatiguons plus les zygomatiques que les quadriceps.
A la sortie de Quincay Lolo s'égare au pied d'une belle bosse de 1 Km au pourcentage respectable. Il fallait tourner à droite, et Lolo a été à gauche, une erreur de 1,50 mètre. Enfin nous le retrouvons et bien entendu c'est l'hilarité générale car cet incident devient sujet à plaisanterie et à interminable galéjade.
Nous passons dans un lieu-dit au nom évocateur « la pénissière »……….pas de commentaire. Nous arrivons à Loudun, une petite ville avec les ruines de l'ancien château détruit par Richelieu et dont le vieux centre est entouré de vieux remparts. Cette ville a un grand patrimoine culturel avec, entre autre, sa Tour Carrée, ses petites ruelles qui ont gardé l'esprit du Moyen Âge , toutes les caves à champignons et à vins sans oublier le musée Renaudot.

Loudun est connu pour son affaire des démons de Loudun, aussi appelée affaire des possédées de Loudun est une chasse aux sorcières lancée par le cardinal de Richelieu dans les années 1630 , contre le prêtre catholique Urbain Grandier , de la ville de Loudun , en France , et par Marie Besnard ( 15 août 1896 - 14 février 1980 ), surnommée la « Bonne Dame de Loudun », une femme imposante mais avec une voix de fillette, fut soupçonnée d'être une tueuse en série et reste au centre d'une des énigmes judiciaires française du XX e siècle .
C'est le 21 juillet 1949 que Marie Besnard, de son nom de jeune fille Marie Joséphine Philippine Davaillaud, est inculpée de meurtre : douze personnes empoisonnées, dont son propre mari. Ce feuilleton judiciaire mobilisa la France entière pendant toute une décennie, c'est l'une des plus étonnantes énigmes d' empoisonnement .
A l'hôtel Le Renaudot nous retrouvons tout le monde, mules, super mules, tiens Bertrand présente une belle couleur rouge pivoine. Et le voici baptisé « speedy Homard ».
Je me retrouve dans la chambre avec B….Alluch'
Après la douche, au calme je fais le bilan de cette première journée en « terra incognita » et ce qui me vient tout de suite à l'esprit, c'est la diversité composant le limace « team ».
Pour preuve, il y a les limaces grimpeuses, les limaces en habits de mules et des mules déguisées en limaces.
Avouez qu'il y a de quoi y perdre son latin.
Signalons qu'après l'effort au bar de l'hôtel tous les groupes font le métier : rupture de bière fraîche.
Le restaurant réservé est classe : décoration raffinée, table dressée avec délicatesse, menu fin et travaillé.
Encore une fois Yvon a tutoyé la perfection.

Samedi matin, 8h15 c'est le départ sous un ciel bleu bleu à l'infini et l'air est doux. Mon genou se fait oublier, normal, hier soir sur les conseils de BB (le King du @) j'ai pris des cachets de Voltarène. C'est un remède radical.
Claude et Lolo se lâchent et mettent le déconomètre (option limace) sur Full.
Chalais, Martaize / Clair, la Grimaudière, nous progressons à bonne allure. Toutefois le parcours est délicat au niveau de la navigation, mais heureusement nous avons avec nous le Marco Polo du XXIème siécle, Yannick utilise son GPS avec brio.
Mais jusqu'à Parthenay, sur la matinée, notre Vasco de Gama pédalant, en trois occasions, a défailli au niveau du guidage, erreurs compensées par un sublime sauvetage pour sortir de Parthenay, vous auriez vu, du grand art.
Commentaire de Lolo (qui n'engage que lui, je tiens à le préciser) : « un taux de réussite de ¼, soit 25%, heureusement que Yannick n'est pas contrôleur aérien, sinon les aéroports seront jonchés de tas de ferraille ».
Parthenay où nous retrouvons un groupe intercalé entre les mules et nous. A la tête de ce groupe intermédiaire nous retrouvons les expérimentés : Alain, les 2 Bernard, JM le chef, Daniel….

Les mules supersoniques sont devant emmenées par une speedy homard en pleine possession de ses capacités physiques.
Avant Parthenay, depuis la Peyratte nous avons emprunté une route cyclable bucolique, tranquille avec quelques belles descentes. A ce sujet Yannick m'affirme que Lolo descend les yeux fermés à tombeau ouvert, car il ne supporte pas les lunettes et ferme les yeux pour éviter les moustiques.
Nous continuons notre progression sous un soleil de plomb et un ciel désespérément bleu sans aucun nuage.
A la sortie du bois d'Allonne, nous tenons un conseil de guerre, pardon plutôt de fourchette, car il faut recharger la chaudière.
Renseignement pris auprès des autochtones au Belvédère, nous mettons le cap sur Second-Igny, en dehors du parcours officiel, mais nous n'avons pas le choix. La route pour y arriver est rectiligne et en légère descente, Lolo se déchaîne malgré les paroles de tempérance de Yannick : l'appel de la fourchette ou ferme t il les yeux ?
Nous ne le saurons pas.
Une précision sur les coutumes de ce groupe que je commence à bien appréhender.
Au départ, les paroles de commandement de Yannick pour ralentir sont clairs : « veux tu bien attendre », puis après quelques heures cela devient « ‘ttend », pour finir en soirée par un murmure comme « ‘'tend …….tend ».
Cette anecdote m'a été contée par Lolo Himself.
Dans un restaurant label FFCT, nous voilà tous les quatre attablés autour d'une table en bois massif, avec un buffet gargantuesque en entrée, un plat chaud, une tarte et une (petite) bière pour faire glisser le tout.
Nous repartons direction Puy-Hardi, il fait de plus en plus chaud, et parler assèche la langue, le palais et les papilles gustatives. Les bidons et gourdes se vident rapidement.
Coulanges / l'Autize, St Hilaire des Loges et nous voici dans le marais poitevin. Plus de côtes, la route est toute toute plate, au grand désespoir de Lolo qui en avait gardé sous la pédale histoire de placer une ou deux mines bien senties.
Maillezais, où nous nous arrêtons dans une ginguette proche de l'Abbaye Saint-Pierre de Maillezais, abbaye romane qui fut le siège de l'ancien Évêché de Maillezais . L'église romane du XI e siècle a été modifiée et le nef à sept travées présente des collatéraux couverts de voutes d'arêtes. Le choeur qui avait été déclaré "bâti au XV e siècle " et "admirable" a totalement disparu.
La partie orientale a totalement été reconstruite en style gothique. On note des séries de trilobes et des arcs très aigus.
En terrasse, bien à l'ombre, avec la fraîcheur d'un bras du marais nous savourons un breuvage bien frais.
Il est un peu tard, dommage, sinon Yannou (je peux l'appeller ainsi, car maintenant je le sais, je suis une limace adoptée, car j'ai brillamment réussi l'épreuve initiatique) nous embarquait à bord d'une barque avec rames, et vogue la galère à la découverte du marais poitevin.
On repart, et on retourne car Eric à oublié son bidon.
Nous enfourchons nos destriers, voici La Croix de Maillé et des Mary, Yannick est tout ému, normal, c'est une sorte de pèlerinage nous révèle t il, il y a quelques temps, jeune et impétueux, avec sa chère et tendre F…., nos jeunes tourtereaux écrivirent ici les premières pages de leur livre d'amour.
Ah les souvenirs !!
Nous approchons de la Rochelle, nous atteignons sa grande banlieue vers 18 heures.
Où faut il aller ?
Le GPS et nos cartes sont muettes sur ce sujet.
Heureusement ce soir là le destin nous a été favorable. Pendant que nous étions penché sur nos cartes, une dame toute pimpante et relativement âgée s'approche de nous, se présente comme cyclote pratiquante, ouf nous voilà sauvés.
Pour un peu Lolo lui proposait de nous accompagner en lui demandant de monter en amazone sur son cadre horizontal.
Donc, à gauche, tout droit, puis à droite………….. ??
Je ne me rappelle plus, mais Claude et Yannick oui.
Nous voilà en plein centre ville vers 19 heures, les rues, les places, les trottoirs, les terrasses des cafés sont noirs de monde.
En file indienne nous avançons en toute sécurité au milieu d'une piste cyclable. Et oui, La Rochelle pense aux deux roues.

La Rochelle capitale de l' Aunis et préfecture du département de la Charente-Maritime , est située en bordure de l' océan Atlantique , au cœur du pertuis d'Antioche , et protégée des tempêtes par la barrière des îles de Ré , d' Oléron , d' Aix et Madame , la ville est avant tout un complexe portuaire de premier ordre depuis le XII e siècle .
Cité millénaire et dotée d'un riche patrimoine, La Rochelle est aujourd'hui devenue une ville administrative et tertiaire qui conserve son titre de Porte océane. Depuis le 19 mai 1988 , elle est reliée à l' île de Ré par le plus long pont de France .
Depuis 1000 ans, La Rochelle « la rebelle » aime la différence : démocrate bien avant l'heure, elle est protestante quand la France entière est catholique ; elle se trouve protégée des rois quand le pays plie sous le poids des impôts…..
Tout au long de l'Histoire, elle affiche sa différence. Depuis le XIIIème siècle, le port de La Rochelle occupe cet emplacement. Il est vraisemblable que dès l'origine il fut fortifié. Les tours qui subsistent datent des XIVème et XVème siècles.
Elles ont survécu à la destruction de l'enceinte après le siège de 1628. Ce sont, de chaque côté de l'entrée, la tour Saint-Nicolas , la plus haute, et la tour de la Chaîne puis plus loin, reliée à cette dernière par une courtine ou muraille, la tour de la Lanterne , à la fois phare et défense.
En totale sécurité, nous progressons cap à l'ouest (on navigue maintenant comme les marins) où se situe notre point de chute, en sortie de la ville, entre le port et la zone industrielle portuaire. Un petit peu de cyclo-cross dans l'herbe pour optimiser notre parcours, encore bravo à Yannick qui a maintenant délaissé son GPS, et qui aborde l'autochtone, très souvent en jupe et talons nous semble t il ( ?) pour demander le chemin.
Quelques détours dans la zone industrielle et nous voilà à la résidence LaFayette, où nous sommes accueillis par quelques filles.
Retrait des sacoches, rangement des vélos, chambre, douce, habit propre et un coup de peigne pour être beau, car ce soir il y aura beaucoup de filles parmi la compagnie VCMB.
Après de bruyantes retrouvailles, mules, limaces, limaçons, accompagnatrices, tout cette joyeuse compagnie s'attable : niveau sonore saturé, assiettes, carafes et cruches toujours vides, verbe haut, rires, une cacophonie du bonheur.
En soirée, nous nous retrouvons en terrasse, l'air est agréable, tout le monde est bien.
C'est l'heure du dodo, je partage un appartement (3 pièces, Salle de Bain, WC et coin cuisine) avec Jean-Yves. Chacun dans sa chambre nous nous endormons comme des masses.
Réveil, petit-déjeuner, et c'est l'heure du départ pour la dernière étape, cap sur l'île de Ré.
Ce matin, par prudence je décide de ne pas pédaler, d'autant plus que Dominique et ses copines veulent bien de moi dans leur voiture.
Désolé les limaces, mais entre vous et les filles, il n'y a pas photo.
Vers 8-8h15 nos amis pédalants s'élancent pour la dernière étape, nous les retrouverons vers midi.
Quant à nous, on commence par une petite balade sur le port, interrompue pour prendre un café en terrasse, avec les premiers rayons du soleil nous caressant le visage, elle n'est pas belle la vie au VCMB !!!
Via le pont-viaduc, nous rallions l'Ile de Ré, petite visite guidée : La Flotte, St Martin (d'où partaient les navires chargés de bagnards pour la Guyane), St Clément des baleines où nous
retrouvons nos grand sportifs.
Rien à signaler pour leur petite promenade : 50 ou 36 Km selon l'option, une douzaine d'huîtres, pain et beurre salé, et Blanc sec de l'île de Ré, l'essentiel est dit.
13 heures, nous sommes au restaurant, tous ensemble pour notre dernier repas collectif.
Après le mot du président, c'est la sarabande habituelle des assiettes qui se vident à grande vitesse, et la noria des bouteilles qu'il faut remplacer.
C'est l'heure du départ, une bonne demi-heure après le démarrage de l'autocar, bercé par le ronronnement du moteur, et fatigué par l'ardeur avec laquelle chacun a œuvré en cette matinée, tout le monde (ou presque) s'endort.
En guise de conclusion, une super Flèche, avec pour moi un goût de nouveauté et d'inconnue. En effet la découverte de Limace-Land fût une réelle bonne surprise.
Mes frères, je vous le confesse, le véritable cœur du VCMB y bat plus fort que nulle part ailleurs.
Pour citer l'ami Francis : "les Limaces et Limaçons regardent en roulant, alors que les mules, mulettes roulent en regardant".
Yannick, Lolo, Claude, Eric et Brigitte, je tenais à vous exprimer mon indéfectible amitié pour les moments très particuliers que j'ai pu vivre avec vous.
Pour terminer à l'année prochaine, avec les Limaces.
Cricri votre dévoué chroniqueur.
Photos BB,PJ et AL