FLECHE PARIS-LA ROCHELLE
VERSION SHAKESPEARIENNE MODERNE DE :
TO BACHE OR NOT TO BACHEE

 

Jeudi 8 MAI à 6h 45, ils sont tous là, excepté le caméléon refroidit dans ses ardeurs de pédalage par les rigueurs de la météo, dommage Dédé on t'aimait bien tu sais, tu vas nous manquer!
Nous sommes 22 prêts pour cette Flèche vers La Rochelle; il y a là : les irlandais ( Jean-Marie, Daniel, Jorge, Patrice ), un noyau habituel de fléchistes (Bruno, nos deux Michel, Régis, Gilles, Fifi, le président, cricri ) , le clan des lusitaniens ( Jorge et ALLLLLDO la classe ), quelques nouveaux sur ce type de parcours ( Marc, Jérôme, Agnès, Bernard, Ginette ) a qui nous souhaitons la bienvenue, et il y a aussi l'équipe du grand Jacques; avec Martine, Hélène et un autre Jacques.
C'est le départ et il fait très froid, au alentour de 0°c, sous les encouragements de Richard nous nous élançons pour 480/500km de vélo, avec de grosses inquiétudes vis à vis de la météo.
Inutile de préciser que les tenues vestimentaires sont celle du mois de décembre : veste thermique, imperméable, Gore-Tex, couvre chaussures, gant d'hiver, passe montagne, point de mollet ou de genou à l'air, et puis il y a nôtre ami Daniel Lefebvre, que nous surnommerons Dan LEFEBURE, avec SA tenue excentrico-géniale de vieux briscard du cyclo, jugez en par vous même : imper orange fluo ( c'est pour mieux le voir mon enfant ), sur-chaussures, cuissard long avec un short de taille XXXXL, digne des joueurs de foot d'avant guerre, écharpe vert Montigny, c'est incontestable Dan privilégie l'efficacité à l'esthétique, enfin un casque surmontant un visage où une moustache à la gauloise donne la dernière touche de truculence du personnage.
C'est décidé, LEFEBURE sera nôtre mascotte sur ce périple
Direction Chevreuse pour nôtre premier contrôle, où une première séparation du groupe s'effectue : quelques énergumènes en mal de bière, s'arrête dans un bar et ravitaille en houblon ( si je vous disais que les irlandais de Jean-Marie ont commencé leur entraînement )
Le reste du groupe continue son chemin, Les Bordes, Claire Fontaine, Sonchamp, Orphin, Ecrosnes, sur des routes si familières et que nous connaissons par coeur. Le ciel est toujours aussi dégagé, mais nôtre ennemi le plus redoutable est le vent, et il en sera ainsi pendant 3 jours durant nôtre périple vers l'ouest.
Abordons la description de cette cohorte frigorifiée qui à allure modérée progresse contre Eole, et semble totalement engourdie, lèvres closes, tètes rentrées dans l'épaule, tout le monde fait le gros dos. Il y a bien entendu les vrais cyclos, avec un vélo au cadre surdimensionné et hyper robuste portant des sacoches au volume démesuré, mais que peuvent-ils bien mettre dedans, puis il y a les cyclos un peu moins, avec des petits porte bagages, mais certains d'entre eux porte sur ce dernier un container en dur ( un Cubitainer serait plus exact, le grand Jacques possède celui avec le rouge, et Régis celui avec le blanc, cela est de famille vous le verrez plus tard), et enfin les cyclos pas du tout avec un vélo de course et de petites sacoches de guidon ou de tige de selle.
Et à côté de cette classification, il y a l'inclassable monture de LEFEBURE, vélo quasiment indestructible sorti tout droit de l'époque héroïque du cyclisme, destrier portant profusion d'accessoires aussi hétéroclites qu'utiles, couvert d'élastiques et tendeurs en tout genre; avec l'indispensable pince à linge ( pour remettre la chaîne en place en gardant les mains propres, la grand classe DAN!!! ) un vélo équipé pour faire le tour du monde, bien que le bout du monde nous en aurons, à certains moments, une réelle vision.

Vous l'aurez compris c'est un groupe contrasté, entre ceux qui partent, et portent 50kg de bagage ( avec l'indispensable, le superflu, le non essentiel et l'excessif ) et les autres qui se contentent du strict nécessaire ( 1 à 2 kg et moins pour certains ).
Je vous précise que le président est à classer dans la première catégorie, celle des suréquipés en bagage de toutes sortes. Sans mentir son vélo offrait une largeur hors-tout défiant l'imagination. Il fallait le voir nôtre grand ordonnateur du VCMB dans les descentes se concentrer sur la conduite de son engin, une direction assistée eut été fort appréciée je l'imagine. A l'opposé nôtre locomotive de Montigny ( voir MONTICYCLO N°8 en page 17) se contente d'une petite sacoche , et nous nous demandons comment réussir à sélectionner de façon aussi impitoyable pour ne retenir que l'indispensable.
A Gallardon le groupe de tête dont je fais parti, s'arrête prendre une boisson chaude ( mais pas de vin brûlé comme dirait les italiens ). Lorsque nous repartons nous retrouvons les accrocs au houblon, et nous roulons à nouveau groupé. Marc dans un rond point glisse sur de l'huile et chute sans gravité. Sours, Dammarie, puis le contrôle de Dangeau où nous ravitaillons. Pour le moment la météo est acceptable, frais mais pas encore de pluie, je vous rassure le vent est constamment présent et de face bien entendu.
Nous repartons, et patatra à la sortie du village, chute collective impliquant Jorge, Michel T, et moi-même, heureusement sans conséquence physique, à part quelques écorchures et douleurs. Nous en sommes quitte, pour Jorge de rouler sans frein arrière, et pour ma part d'être privé de l'usage de mon 21, et de rouler avec une roue arrière voilée. Encore sous le choc nous repartons et redoublons de prudence, progressant à 20/22 km/h, et souvent moins lorsque le vent souffle en rafales violentes.Il fait moins froid et les langues se délient, conversation en queue de peloton entre le grand Jacques et Jean Yves, Fifi nôtre animateur préféré prend ses fonctions d'animateur très à coeur, bref l'ambiance se réchauffe.
Voici les premières averses, et nous allons assister au cérémonial dit de "la bâche", en effet à l'apparition des premières gouttes, un grand prêtre officie ( Gilles excellent dans ce rôle d'ayatollah de l'averse ) et entonne les paroles magiques et incantatoires " Montigny on bâche", psaume tenant à la fois de la mystérieuse liturgie et du cantique eucharistique, et à ce commandement divin, le groupe s'arrête et enfile la céleste tenue au mirifique vertu protectrice.
Lorsque les averses, ondées cessent, le même cérémonial dit de "la bâche" se répète avec une légère variante : " Montigny on débâche ". Précisons que plusieurs d'entre nous n'ont pas adhéré à cette religion de l'effeuillage, moi même adepte de la divinité Gore-Tex regarde avec amusement ces gesticulations incessantes et qui se sont répétées si souvent durant cette ruée vers l'ouest.
La progression continue sur les petites routes détrempées et balayées par le vent, Lanneray, Saint Hilaire sur Yerre, où LEFEBURE décide de prendre un raccourci en solitaire bien entendu, puis c'est Yron, Danzé.
Dans la verte et verdoyante campagne, une averse nous surprend déclenchant l'appel à la prière, euh pardon il n'y a pas de muezzin avec nous, donc pour certains pied à terre et opération protection contre la pluie. Une fois carapaté, tout le monde enfourche son engin, et c'est reparti, direction Montoire. Insensible à cette appel nous sommes 9 à nous retrouver en tête, et décidons d'atteindre l'arrivée de la première étape.
Anecdote, les tenues de nos deux portugais est géniale, plus proche du suroît de marin pécheur ou du ciré de jardinier que de celle d'un cyclo, mais efficacité avant tout.

Nous y voici, un petit hôtel face à la gare sera nôtre havre de paix pour la soirée. Nous nous installons, et chacun n'ambitionne plus que deux choses : une douche bien chaude aux vertus si délassantes, puis habillé de sec, savourer un remontant genre pression, boisson appréciée à mon grand étonnement par le cyclo. Le houblon est-il compatible avec la pratique du pédalage? Il faudra, un jour, éclaircir ce point et nous comptons sur les irlandais pour nous apporter leur expérience personnelle!
Avouons que pour la douche cela a été quelque peu la corrida, vue le nombre très limitée qui nous était offert ! Enfin cela relève de l'anecdotique. Pour ma part je partage une chambre avec Michel T et la cohabitation s'est très bien passée! ( Fifi excuse moi pour cette infidélité ).
Alors que nous savourons avec délectation une bière, pardon il faut préciser que les lusitaniens carburent au blanc local, le reste de la troupe ( les hommes bâchés ) arrivent, LEFEBURE est avec eux!
Voici l'heure du dîner, simple copieux, et régénérateur en sucres lents, carburants indispensables pour affronter dans les meilleures conditions la débauche d'énergie qui nous attend. Comme de bien entendu à table il y a le coin des un peu plus sérieux, et le coin des beaucoup moins sérieux, pour ne pas dire le coin des cancres et des pitres, devinez qui fait parti du gang des boute en train, bien sûr Fifi, Jèrome, Jean-Marie et les autres. Après le café, personne ne traîne et tout le monde se glisse sous les couvertures, au chaud, alors que dehors la pluie redouble d'intensité. Michel est un compagnon charmant, et de plus ne ronfle pas.
Vendredi matin, réveil, rapide ablution, habillage avec des affaires sèches, rangement du paquetage, et nous descendons prendre le petit déjeuner. La météo est clémente car il ne pleut plus. Mon poignet droit me fait souffrir, conséquence de la chute de la vielle, ainsi les mouvements de rotation sont douloureux. J'avoue être un peu inquiet sur la suite de mon périple vers La Rochelle. Et voici que Bruno le grand sorcier de la tribu des fous pédalants sort de sa poche Magggique la pommade miracle qui soigne et guérit tout. Une application sur le dessus et le dessous du poignet et stupéfaction, à la fin du petit déjeuner, les douleurs et gênes ont miraculeusement disparues. Merci au grand sorcier! J'envisage la suite de cette flèche avec plus d'optimiste.
Puis c'est le départ de Montoire, la route est humide mais le ciel est dégagé. Et tout de suite c'est hauteurs et vallées locales, côtes de Saint Martin des Bois, des Hermites, de Beaumont la Ronce, bref une succession de côtes un chevron sur la Michelin., alternant avec des faux plats et des descentes. Cela est trop pour nôtre ami Marc qui, en délicatesse avec un genou depuis hier après-midi, souffre trop. Prudent, et estimant ne pas être en mesure de continuer, il décide de faire demi tour et de rejoindre Montoire, où sa femme vint le récupérer. Au revoir Marc, et ce n'est que partie remise, l'année prochaine tu sera au départ, et tu seras aussi à l'arrivée.
Nous progressons lentement mais sûrement vers l'ouest. LEFEBURE n'est déjà plus avec nous.
Arrêt photo au environ de La Queue de Merluche (véridique ) où nôtre maître Fifi officie, Jacques y va aussi et fait sortir le petit oiseau de la boîte. Voici Langeais et son magnifique château, les quelques touristes qui flânent, nous regardent éberlués. C'est l'arrêt tampon, ravitaillement. Puis piloté par Bruno, "un pays", nous repartons, longeons la Loir, le vent est toujours aussi fort, mais maintenant il fait parti du paysage et nous n'y portons plus d'attention!
A la belle région que nous traversons, Quincay, forêt de Chinon, belle bosse que celle du carrefour de la Pucelle, L'Ile Bouchard, Brizay. Stimulé par la présence des caveaux de dégustation je suggère un arrêt consommation, mais ma proposition ne soulève pas l'enthousiasme. Et oui sur le vélo on pédale, pendant rien, mais après tout est permis!!

Au détour d'un virage, en pleine campagne nous découvrons devant nous, un ciel bas, de couleur noir, lourd de menace , nous stoppons pour bâcher ( le contraire vous surprendrait n'est ce pas ), mais à la réflexion décidons de rester sur place afin de nous protéger le long d'une haie d'arbres fruitiers, allongés ou accroupis dans le fossé. Et puis soudain c'est l'apocalypse, éclairs, bourrasques violentes.
C'est la nuit, pluies en trompe comme des paquets en pleine mer, vent fouettant tout sur son passage et couchant les cultures, c'est la tempête sur terre et les cyclos sont des naufragés, l'eau est partout, une scène cauchemardesque, vision de fin du monde, et nous sommes bien heureux de nôtre halte improvisée, mais tellement judicieuse et trouvons que nôtre précaire abri offre un confort combien appréciable.
Hélas voici que nous voyons arriver quelques retardataires, ruisselants de pluie, trempés jusqu'aux os, parmi eux, Jérôme le corse peu habitué à trouver ces conditions dantesques dans son île de soleil.
Contrôle à Monts sur Guesnes, où certains s'offrent des omelettes. Saint Vincent, Chouppes, nôtre marche, inexorablement nous rapproche de Parthenay, deuxième et avant dernière étape.
L'incessant pédalage est uniquement troublé par les appels à "Montighy on bâche", par les très rares crevaisons, Jacques, Martine, et par les "Montighy on débâche".
A l'approche de Mirebeau, Francis Geffard, un ami cyclo de Régis vient nous faire un bout de route avec nous, sympa!
Et là, nous allons vous raconter nôtre morceau de bravoure de la journée. Imaginez une départemental en ligne droite, légèrement montante, la D738 entre Mirebeau et Thenezais, orientée pile poil dans le sens du vent dominant, et longue de 5 à 7 km. Le décor est planté, voici les acteurs, une vingtaine de cyclos qui luttent avec énergie contre le vent qui souffle en rafales violentes. Arc boutés sur nos frêles montures, moulinant de petits braquets, excepté les amis ( Hélène et son homme) du grand qui enroulent sans broncher la grosse soucoupe, nous avançons péniblement à 15, 16, parfois 17km/h.
Coïncidence, ou signe du destin, en haut de cette interminable ligne droite s'élève un calvaire sur le lieu dit de "Doux". A le grand moment que cette partie de manivelle vent debout, et les clients pour passer devant se font rares. Et pourtant, chacun, dans la mesure de ses aptitudes fera sa part de travail.. Reconnaissons que les 2 Michel, Bruno, Jérôme, et autres grands gabarits ont été bien souvent devant. Je me permets de les remercier au nom de ceux qui derrière, dans l'incapacité de relayer, en profitant de leur abri paradisiaque s'accrochaient pour garder le contact.
Toujours sans nouvelle de LEFEBURE, nous pensons aux durs moments qu'il s'impose en pédalant en solitaire.
A ce sujet je vous avoue mon admiration pour les dames qui nous accompagnent. Agnès, discrète mais toujours souriante même dans moments difficiles, que nous avons entourée, protégée, conseillée, et qui a tenu bon, Fifi fût pendant quelques temps son poisson pilote. Ginette, possédant sur le bout des doigts la chose du vélo ( Richard est un fameux professeur ), fantastique descendeuse toujours collée à la roue arrière de Jérôme ou de Aldo, kamikazes entre les kamikazes, et puis il y a Martine et Hélène robustes et endurantes.
Intrigué par cette aptitude en descente de Ginette, j'interrogeais à l'arrivée l'ami Richard, qui me confia textuellement : "elle ne sait pas où se trouve les freins ". Enfin il faut parler de l'extrême élégance de cette descendeuse émérite, en effet Ginette fut la seule personne du VCMB a porter "bien haut" les socquettes aux armoiries de l'ordre.

Nous arrivons dans la petite banlieue de Parthenay, et soudain l'ami Régis prend le commandement du groupe, vire à gauche, à droite, suivi par le groupe. Est ce bien la route officielle? Ca y est Régis est devenu malade, il a pété les plombs, fatigue, coup de bambou, il ne peut s'agir d'insolation , cela nous en sommes sûr!
Et le voilà qui pose son coursier et rentre dans la cour d'une maison, adresse le bonjour aux occupants. Ah nous respirons, nous sommes chez le tonton Blanchard. Pose bidon, un petit besoin naturel, nous sommes prêts à repartir, mais le tonton ne l'entend pas de cette oreille, et le voici qui nous interpelle : "alors les gars on se le boit ce petit coup de blanc". Comment résister à pareille tentation, certains en salive déjà, les irlandais, Aldo, mais LEFEBURE ne sera pas de la fête. Aussitôt dit, aussitôt fait, et voici les bouteilles de blanc dégoupillées, les verres sont remplies, et allons y pour trinquer avec le tonton. Ah fameux le petit blanc, bien frais, cela vous ragaillardi un bonhomme, certains se laissent tenter par un deuxième verre, je serais de cela.. L'instant est immortalisé par nos correspondants de presse. Les papilles gustatives toutes vibrantes, nous repartons, après avoir chaudement remercié le tonton pour son accueil chaleureux. Et roule pour Parthenay, je ne sais si c'est le petit coup de blanc, mais une douce euphorie plane sur le groupe, pour ma part me voici soudain avec des jambes de coton, le regard voilé pour ne pas dire trouble, heureusement ces effets pernicieux s'estomperont rapidement. Quelques kilomètres avant l'arrivée, l'ami Joel Desroches ( licencié comme nous au VCMB ) connaissant nôtre passage dans le coin est venu faire sa petite photo du groupe.
Voici Parthenay, et sur la place du champ de foire, nôtre hôtel, en réalité nos hôtels, car comme à Montoire, le nombre de cyclos à héberger dépasse les capacité d'accueil d'un seul établissement, et il faut donc avoir recours aux annexes. Le patron nous accueille, et là commence la comédie de l'affectations aux annexes or not annexes, variation hôtelière de "to bâche or not to bâche". Palabres, discussions, énervement, agacement, certains ne veulent pas aller dans les annexes, d'autres sont prêts à s'accommoder de tout. Enfin tout rentre dans l'ordre, et je suis avec Bernard, vous savez le vice président. Rapide installation dans les chambres, douche chaude, habillé en civilisé, direction le bar de l'hôtel pour un apéritif bien mérité. Puis nous passons à table, LEFEBURE n'est toujours pas arrivé. Il se pointera une bonne heure après nôtre début de repas, au demeurant fort copieux, ah la terrine du patron. Puis retour à la chambre, et dodo pour tout le monde. Après quelques paroles échangées avec Bernard, chacun se laisse glisser dans ce sommeil si bienfaisant.
Samedi matin, réveil, Bernard tu ronflais comme un sapeur, moi aussi peut être, dehors il pleut un peu. Comme chaque matin, toilette, habillage, paquetage, et en route pour le petit déjeuner, où LEFEBURE nous narre son épopée de la veille. Inclassable DAN, cyclotouriste dans l'âme, aimant les tours, détours, petits raccourcis, boucles, sinuosités, méandres, bref le roi de la déviation. Pensez que l'animal a passé la journée de la veille à pédaler en solitaire, quel esprit d'indépendance, et quelle farouche détermination, car accepter de pédaler seul connaissant les conditions météorologiques il faut le faire. Toutefois Daniel reconnu hier, avoir fait le mauvais choix .
C'est le départ pour les 100 derniers km, sur une route humide, mais sans pluie, et balayée par le vent. LEFEBURE prudent reste au chaud dans le paquet, et ne quittera pas cet abri douillet de la journée. Nous progressons toujours aussi lentement, entravé par le vent. Voici quelques côtes pour nous mettre en appétit, celle de Retail, et de Puy Hardy. et Maillezais dernier point de contrôle avant l'arrivée. Hélène et son homme enroule toujours la grosse, fameux jarrets, car nous pouvons les détailler, ils sont depuis Vendredi en cuissards courts. Quel tempérament, insensible aux intempéries, bon rouleurs, et d'agréable compagnie.

Richard nous double quelque temps après, nous escorte un peu, histoire de faire quelques photos, et part vers La Rochelle. Nous traversons encore quelques petits villages, La Ronde, Nuaillé, Vérines, Saint Coux, la ligne d'arrivée est proche, cela se sent. Bruno enlève une "couche," et laisse apparaître la tenue Mapei, peut être pour éblouir madame qui est à l'arrivée, nous te comprenons, Bruno, mais le maillot de la Mapei avec un vélo portant des sacoches, cela est du plus mauvais effet.
Voici Catherine et Richard dans la même voiture, encore et toujours des photos, nous sommes en passe de devenir des vedettes.
Voilà La Rochelle, direction le centre, le vieux port, la ville est noire de touristes. Nous posons pied à terre sur les quais du port. Retrouvailles avec quelques épouses, celles de Bruno, et des deux Michel notamment. Puis c'est la dernière photo de groupe avec les incontournables tours de la chaîne en arrière plan. Cette photo sonne le glas de nôtre l'épopée, c'est la dispersion du groupe, un peu hâtivement il me semble. Les uns pressés de repartir s'éclipsent rapidement, d'autres partent sur l'île de Ré où se situent leur chambres pour la prochaine nuit. L'estomac dans les talons, ceux qui restent : Fifi, Cricri, Michel, Catherine, Richard, Ginette, Bernard, et Jean-Yves vont se rassasier avec une andouillette frites bière, il est tout de même pas loin de 16 heures.
Voilà l'essentiel a été dit, certains de ceux qui avaient décidé de faire le tour de l'île de Ré renonceront quand ils découvrirent la météo du dimanche matin, puis en milieu d'après midi, après avoir récupéré tous les vélos, Fifi et moi-même rentrerons sur la capitale, convoyant la camionnette à bon port.
Et le lendemain, chacun est retourné à ses occupations, la tête pleine de souvenir, un peu nostalgique et, très certainement comme moi, regrettant que ces trois journées passés ensemble soient déjà finies.

CRI-CRI : Le Rapportageur

(1) NDWM : et ce n'était pas de la pizza-patates-roblochon !!