VECEIMBEISTES AU PORTOUGAL
Randonnée au Portugal du 03 mai au 13 mai 2004

 

C’est sur un air de Fado, complainte portugaise populaire, qu’il faut vous conter la randonnée 2004 du VCMB : Porto- Lisbonne- Porto.
La première difficulté a été de tracer un parcours dans un Pays où le réseau secondaire est pauvre, peu entretenu, sans indication de dénivelé et les hôtels assez clairsemés.
Au départ d’Orly nous avons plaint la défection de Michel Lelièvre qui n’a pu accompagner les Patrice, Daniel, Gégé, Marco, Jean-Marie, Jérôme, Guy, Michel de Nogent le Roi et leurs accompagnatrices, Domi, Françoise, Béatrice, Jocelyne et Maryse.
Dans l’aéroport de Porto en chantier, nous retrouvons Jorge et Nenette, arrivés depuis 8 jours .
Les négociations sont toujours laborieuses pour la garde des cartons jusqu’au retour (bravo Daniel) et la récupération de la voiture de location (merci Béatrice et Maryse).
C’est parti pour 9 jours de voyage chaotique, venté et bien arrosé de pluie, de Porto et de vino Verde (vin blanc légèrement pétillant).


Après 17 km en cortège sur la voie rapide ( les cyclos encadrés par les voitures), nous arrivons à l’Hôtel Douro que Jorge nous a trouvé 2 jours plus tôt . Seule modification de ce périple due à la légèreté des tenanciers de l’hôtel, qui avaient simplement égaré notre réservation faite depuis 2 mois. Notre ami-cyclo-guide-interprète nous sera très précieux et nous le remercions infiniment pour son dévouement.
Un peu de marche pour visiter Porto et un tour en bus pour rejoindre un restaurant typique appétissant où nous goûtons la morue.

Le tracas du premier matin sera de caser les bagages de 15 personnes dans les 2 coffres pourtant volumineux. Nous sortirons des encombrements de cette ville en travaux derrière Jorge, qui guidera cyclos et voitures jusqu’au bord du Douro que nous longerons pendant quelques heures.
Matinée radieuse dans la vallée encaissée, verdoyante et fleurie ; Daniel aurait vu des marguerites à cœur noir (celle de Fernandel peut-être) … ! Nous entrons dans la région des Beiras et la traversée des villages nous émerveille par la coquetterie des maisons entourées de jardins multicolores, avec orangers, citronniers et pieds de vigne.
Chacun sa recette pour monter la serra (montagne) de Montemuro ; tout à gauche, à la moulinette, on grignote le dénivelé, on s’échine contre le vent glacé, moteur des éoliennes qui battent les nuages comme des oeufs en neige au sommet à 1300m. Gare aux rafales qui vous bousculent dans la descente où nous doublons un char deux-boeufs et une charrette à mulet.
A l’hôtel de Carvalhal nous dégustons le Kir portugais (vino Verde à la groseille), le vino tinto Dao(rouge) (« à la tienne Etienne » Daniel !), et la morue grillée.

Le « virus » du 2ème jour sera la pluie tenace obligeant les cyclos à s’attarder le midi, pour sécher un peu et se réchauffer, devant un ragoût de mouton et l’eau de vie du patron. Entre deux giboulées les filles pourront visiter Viseu, une cathédrale romane, des thermes, un monastère, et savourer la morue pochée aux pois chiche. Avant d’arriver à Coimbra au bord du rio Mondego, nous traversons la forêt odorante de Buçaco plantée essentiellement d’eucalyptus. Une des plus ancienne Université d’Europe domine la ville historique de Coimbra et ses vieilles rues, que les étudiants, vêtus de la cape noire traditionnelle, doivent gravir pour accéder au Savoir.

Le « bug » de ce 3ème jour ensoleillé sera pour Michel. Pressé d’arriver au château médiéval de Pénéla, où il pensait trouver Pénélope, il casse son dérailleur et choisira de continuer avec une réparation de fortune, sur une seule vitesse (bravo Michou !). Les filles ont pu admirer le site romain de Conimbriga. Nous traversons encore des forêts d’eucalyptus, des champs d’oliviers et des vignes. Notre passage à Fatima n’était pas un pèlerinage comme l’espérait le président- missionnaire du vélo club local rencontré là. La flamme d’une bougie aurait- elle conjuré la malchance ?
Nous apprécions le confort luxueux du seul hôtel d’Alcanena très modique. Mais pour le club des danseuses à côté, c’est hors-tarif VCMB.

Un 4ème jour encore pas facile. Pendant que les filles visitent les grottes de Mira et ses stalagmites qui montent et ses stalactites qui descendent, les cyclos n’en finissent pas d’accumuler les dénivelés (déjà 1800m) et de se battre contre le vent dans la serra de Aire et de Montejunto où les moulins sont nombreux. Pourtant un détour de quelques km ne les retient pas pour se faire photographier devant la stèle érigée à la mémoire d’Agostinho, renversé par un « sal c- - de chien errant », comme on en rencontre tout au long de la route.
L’arrivée dans la capitale Lisboa se fait sans encombre par de grandes artères jusqu’à l’hôtel Ibis- Saldanha. Le trio des célibataires fait la tournante pour le choix des chambres.

Le break du 5ème jour ne sera pas de tout repos pour visiter Lisbonne, même avec les transports en commun ; la ville est construite sur 7 collines. Le bus nous amène au centre historique (20 siècles d’histoire). Nous montons à pied jusqu’aux murailles du château Sao Jorge d’où nous surplombons la ville ensoleillée. Nous arpentons les petites rues, remontons au Christ-Rei au-delà du pont suspendu qui enjambe le Tage. Le vieux Tram rouge de la ligne 28 nous amène jusqu’au quartier Bélem pour déguster les Pasteis (prononcer : pachtéich) qui régalent Jérôme.
Ceux qui ont choisi le bus panoramique prendront un petit coup de froid sur la galerie. Après un copieux dîner folklorique de Fado, nous rentrons par le métro qu’il faut chercher en profondeur : 4 escalators et un escalier.

Nous entamons la remontée vers Porto par la Costa de Prata où les façades se couvrent d’azulejos (mosaïques) pas toujours de bon goût.
Matinée très pluvieuse en ce 6ème jour qui devait nous montrer une côte Azuréenne tout au long de la corniche de Cascais dominée par le palais de Sintra, plongé dans la brume. Le temps de voir le couvent de Mafra, le soleil revient sur l’ancienne ville de pêcheur de Ericeira, petit bijou au pied de la falaise. A Peniche nous savourons une énorme calderade (bouillabaisse).

Le 7ème jour s’annonce gris. Nous quittons l’hôtel luxueux Praia Norte sous une giboulée qui augmente la tristesse de ce Cap trop urbanisé et industrialisé. Une éclaircie illumine la lagune d’Obidos et les maisons blanches de cette jolie petite ville. Les filles flânent sur le marché de Caldas de Rainha, sur la falaise de Boavista et mesurent la température de la mer sur la plage de Sao Martinho do Porto. A Nazaré, station balnéaire réputée, elles rejoignent les cyclos qui finissent un hamburger. Elles préfèrent le savoureux plat de poissons grillés. Une longue promenade pavée de mosaïques blanches et noires, longe la plage. Une femme vêtue des 7 jupons traditionnels fait sécher ses poissons. 3 chiens épuisés, peut- être d’avoir poursuivi quelque cycliste, dorment étalés sur le sable.
Et puis, stupeur ! La serrure de la voiture de Nénette est fracturée et le coffre vidé des bagages de 7 personnes, hormis les bouteilles de Porto achetées le matin même. L’autre voiture n’est pas ouverte mais une vitre est cassée et un sac volé. Après 3 heures de déposition au commissariat et d’attente d’une nouvelle voiture de location, l’arrivée de nuit à Leiria sera tellement laborieuse qu’il faudra suivre un taxi pour trouver l’hôtel Ibis où les cyclistes attendent patiemment. Quelques prêts vestimentaires permettront de finir le séjour ( merci à tous).

Retour en arrière au 8ème matin pour les filles qui n’ont pu voir Batalha la veille : monastère en dentelle de pierre blanche éclatante sous le soleil.
Mais un vent violent souffle en rafales et Gégé se fait des frayeurs sur le pont suspendu de Figueira da Foz. L’accumulation de dénivelé commence à saturer les esprits. Les cyclos n’arrivent pas à rester sur la petite route du bord de mer qui traverse la forêt pourtant accueillante par ses jolies nanas (pas de budget VCMB prévu pour ces menues dépenses). L’absence de signalisation et les ornières font râler Marco et renvoient tout le monde sur la nationale ; même Daniel refuse le raccourci ( aurait- il pris un coup de vieux ?)..Voitures et vélos se retrouvent au pied d’un oranger pour une cueillette sauvage et un ravitaillement en eau. Nous apprécions l’accueil chaleureux de l’hôtel confortable d’Aveiro.

Un beau et doux soleil éclaire notre dernière étape courte au bord de la Costa da Luze. Nous longeons la Ria d’Aveiro et ses barques très colorées.
Les filles s’attardent un peu sur la plage ensoleillée d’Esmoriz avant de rejoindre les cyclos à Espinho, ville de Jorge (Michel va oser se baigner dans la mer froide). Un ami restaurateur nous a préparé un copieux déjeuner et sa femme nous résoudra le problème des billets volés avec Air Portugal.
Nous laissons là Jorge et Nénette et rentrons à Porto à l’hôtel Douro. Le soir nous retrouvons le neveu de Guy et son amie qui nous ont réservé un resto sympa dans les vieux quartiers au bord du Douro.

Le retour à l’aéroport se fait facilement ; les cartons sont bien là, les billets d’avion récupérés. C’est un peu plus compliqué pour rendre la voiture de location surtout que le matin devant l’hôtel, un maladroit l'a rayée en se garant. Deux voitures abîmées ( malgré nous) ça fait beaucoup !
Pour clôturer ce beau voyage, nous constatons à l’arrivée à Orly une grève SNCF. Heureusement, tout le monde trouve à se rapatrier sur Montigny.

Rendez- vous pour une prochaine aventure.

Patrice Cancel

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