ORANGE DESTINATION :

COMMENT NOUS AVONS SURVECU EN TERRE ETRANGERE,

AU PAYS DES MOULINS, DES POLDERS,

DES TULIPES ET DU VENT,

ET COMMENT NOUS AVONS PEDALE SUR L'EAU (1).

PHOTOS CLICKLA et CLICKICI et LAOCI et ENKORLA

Alors les kiki !!.....

 

LE DEPART

Jeudi 5 mai, 7 heures, c'est presque le départ de la sortie de l'année.

Pensez donc, c'est la sortie sur 4 jours, dans le genre sorti avec sacoches - vélo évasion – entre copains et copines, en toute liberté, loin du stress, de la pollution, du bruit, une thérapie extraordinairement régénératrice.

De plus, cette année, pour la première fois, nous sortons de l'hexagone, et oui nous allons à l'étranger, bref l'aventure quoi, avec son lot de surprises et de dépaysement.

D'ailleurs à examiner de prés les équipements des 34 participants, il y a des paquetages inhabituels, jugez en par vous-même :

•  Ici barque, bouée, canot gonflable, sans oublier la bouée petit canard aux couleurs du club, normal me direz-vous, car le long de notre périple il y aura des cours d'eau et des bras de mer à traverser, et je distingue même des outres en vessie de porc, prêtes à l'emploi.

•  Là équipements d'explorateur, casque colonial, boussole, machettes, malle remplis de verroterie et de pacotilles pour troquer avec les autochtones que nous rencontrerons dans les contrées lointaines et sauvages où nous irons, mais rassurez-vous il n'y a pas de porteurs chargés des effets de cette bande d'aventuriers.

•  Sans oublier les ouvrages de survie et de conseil : comment survivre chez les cannibales, comment ne pas mourir de soif durant 4 jours sans bière, bref que des trucs utiles et essentiels.

Avant le lâché des « fauves », chacun effectue la vérification de dernière minute, pression des pneus, amarrage des sacoches avant ou arrière, contenu des poches de maillot.

L'examen des visages de ces conquistadores du XXI Siècle y révèle un mélange de soif d'aventure, de découvertes, mêlés de crainte, de peur, d'anxiété, car depuis quelques jours, des histoires atroces et terrifiantes ont circulées sur les mœurs étranges de certaines peuplades que nous rencontrerions. Ainsi, les Ménapes et les Urions (véridique ce sont d'anciennes ethnies de la région), qui pratiqueraient le cannibalisme en faisant bouillir leurs victimes dans des chaudrons remplis de bière, et en Belgiland il y aurait des tribus qui grillent leur victimes à la graisse de saindoux (comme pour les frites quoi).

Tout ceci est donc de nature à inquiéter quelque peu cette belle cohorte d'aventuriers au long cours, tous fiers de partir à la découverte de ces contrées lointaines, j'imagine l'état d'excitation, de fébrilité qui nous habitent tous, voici donc les découvreurs du XXI° Siècle, dignes successeurs de C Colomb, de Magellan, de La Pérouse, de Cortez, le VCMB est prêt à relever le défi.

C'est l'heure de la photo, et puis chacun enfourche sa monture, et place à l'aventure et à l'inconnu.

Juste avant de partir, je procède au réglage de mon tout dernier déconnomètre (commandé à déconnland), que je règle sur la position « full déconn », on verra bien.

LA LENTE REMONTEE VERS LE NORD

La cohorte bruyante s'élance, et met le cap au Nord.

Tient Daniel Lefévre, qui a innové cette année, puisqu'une magnifique cagette (à croissant ou à pains au chocolat pour moi) trône sur son porte-bagages, avec un contenu toujours aussi disparate, et puis que vois-je, Agnès sans bagages, normal c'est le « chairman » qui porte tout.

Il fait frais, il y a du vent, et cette fraîcheur ambiante inhibe un peu nos ardeurs festives, et bloque mon déconnomètre.

Notre progression est régulière, Chavenay, Orgeval, Triel-sur-Seine et sa belle côte. Nous voici dans le Val d'Oise, ces premiers kilomètres sont marqués par les avatars habituels, Dan (celui de ci-dessus) perd sa bouteille de coca-cola, et oui le Dan a modifié sa préparation diététique.

Voilà, Yann notre gentil GO qui s'égare, voudrait-il prendre la place de Dan notre grand raccourcisseur de trajet ?

Pour meubler le temps, voici que nous philosophons sur les postures à vélo, et que nous décortiquons un à un les membres du groupe, déhanchement, contorsion, allure, tenue, tout est analysé et critiqué. C'est à ce moment que celui qui pédalait avec le plus bot (ou beau) déhanchement se vit affubler du sobriquet « cyclo pédalant avec les oreilles ( ??) ».

Voici Grisy les Plâtres, et notre premier arrêt : café et chocolat chaud pour tout le monde, on replâtre un maximum.

Maintenant nous traversons le pays de Heilles, et les monts de Clermont, et c'est pas mal bosselé, les groupes s'égrènent, et Lolo fait le grand prix de la montagne, incroyable !

Le soleil vient de faire une timide apparition, mais les coupe-vents et gore-tex sont toujours de sortie, mais mon déconnomètre remarche, place au rire.

Bresles, bourg qui accueille avec enthousiasme notre groupe de mules arrivées les premières, et pour un peu mules, brêles, ânes et mulets et tout le monde repartait ensemble.

C'est le moment que nous choisissons tous pour faire notre premier arrêt restauration, pâtes, sandwichs, bref que du sûr et du traditionnel, pas de pizza patate reblo……!!

J-M notre boss, pique-nique sur le gazon, en se délectant d'un petit plat de pâtes préparé par Agnés, il se murmure que ce délicieux plat était agrémenté de piment d'Espelette, de gingembre et autres ingrédients aux vertus tonique et détonante.

Nous repartons, le soleil est clément, voici Bulles, petit village paisible connu par son célèbre centre de formation du personnel SNCF, où des formateurs zélés apprennent à nos beaux SNCF'boys tout ce qu'il faut savoir pour œuvrer avec efficacité dans cette grande maison.

Euréka, maintenant je comprends toute la profonde signification de l'expression populaire tant galvaudée : « coincer la bulle », et bien c'est ici que cette philosophie a été et est mise en place avec application, et distillée depuis des lustres à des générations de vaillants cheminots.

Nous approchons du département de la Somme, voici Paillart (je n'invente pas ), et notre Pat-Allu se fait remarquer pour la circonstance  : son portable sonne et vibre, rien de bien extraordinaire sauf que l'engin est dans son cuissard, et qu'il attend bien longtemps avant de prendre la communication !

C'est cela le mystère insondable du cyclo me direz-vous.

Je suis avec les mules et ça commence à parler………..Sexe, J-Marie (pas le président mais l'autre) va même jusqu'à se déguiser en fille : collants baissés genre porte-jarretelles laissant entrevoir de la chair bien tentante, oui faut avoir beaucoup d'imagination, mais c'est précisément mon cas.

Voici Mareuil, où notre Gégé fait connaissance avec Snoopi, un local du coin dirons-nous.

Pat-Alu lors d'une des nombreuses haltes que nous effectuons, ouvre son paquetage, et nous voilà submergés par des effluves culinaires, genre boîte de conserves !

Fou rire général, et Patrick se trouve affublé du surnom de « Saupiquet » qui ne le quittera pas.

A l'approche d'Albert, c'est genre toboggan Meudonnais, qu'importe c'est la fin de cette première journée que je fais en compagnie de Pinpin, et qui c'est bien passée.

 

Voici donc Albert, son musée de la Somme et son circuit du souvenir, car c'est dans cette région qu'eut lieu la terrible bataille de la Somme en 1916.

C'est l'installation dans notre « sweet home », et pour quelques collègues et moi-même, c'est un gîte coquet, ambiance chambrée mais avec la grande classe !

Les chambres s'intitulent : Aladin, Panda, Yin-yan, et sont décorées avec méticulosité, goût et raffinement.

Je suis avec Régis et Pierre (pas le Marseillais mais l'autre).

Tout se passe bien, mais faut être organisé pour la douche et le petit coin.

J-M (l'homme aux porte-jarretelles) est dans une chambre toute bleue pastel, avec voilage à profusion, petits angelots, ailes d'anges, décor de peluches, de poupées, de nounours, bref une chambre de fille quoi.

Un peu de marche à pied et nous retrouvons le reste de la troupe qui est dans un l'hôtel, face à la Basilique, baptisée la « Lourdes du Nord ».

Soirée habituelle, avec comme toujours, gros volume sonore, cruches et bouteilles toujours vides, et cette ambiance si savoureuse dont nous nous délectons tous avec plaisir, en hédonistes que nous sommes.

DESTINATION BELGILAND

Vendredi matin, le ciel est bas et couvert, et l'air est frais et vif, et après un solide petit déjeuner, nous voilà repartis, mais maintenant la frontière est proche.

Au départ remarquons les efforts de certains membres de notre cohorte, côté toilette : Brigitte a enfilé un après-ski (gonflant) du plus bel effet, Lolo est plutôt local (désolé mais c'est indescriptible).

C'est parti, les limaces adoptent l'allure limace N°5 (pas de Chanel je précise).

C'est le Boulonnais qui nous attend, ça monte et ça descend continuellement, et partout des cimetières militaires, chaque village, chaque bourg, chaque lieu-dit a un cimetière où reposent des milliers de jeunes hommes morts au champ d'honneur comme ils disent.

La vue de ces alignements de croix blanches immaculées à perte de vue, plantées dans de splendides jardins méticuleusement entretenus me donnent la chair de poule.

Nous nous arrêtons à Ransart, pour ravitaillement.

Crevaison de l'ami Dan Lefebure, parfois aussi surnommé le godilleur (allez savoir pourquoi).

Dans le groupe des mules, y a du rififi, bref de l'électricité dans l'air, mais tout fini par s'arranger.

Collines de l'Artois, Azincourt, Nœud les Mines, que des noms chargés d'histoire, et quelques belles descentes où Agnès musarde.

Puis soudainement au détour d'un changement de direction, nous voilà en plein dans la course professionnelle « les Quatre Jours de Dunkerque ».

Nous progressons entre 2 haies de spectateurs qui nous applaudissent, nous interpellent, et s'étonnent de savoir d'où nous venons et où nous allons.

A l'approche de la caravane publicitaire, la direction de course nous enjoint de gagner les bas cotés. Le soleil étant revenu, nous voici en train de lézarder. Et voici que mon déconnomètre s'affole !

La caravane passe dans un concert de klaxon et de sirènes, et nous jette au passage quelques bibelots (stylos surtout) que certains d'entre nous confondent avec des seringues, réjouis à l'idée de se piquer……….au jeu.

Nous repartons, je suis avec les limaces, le vent est violent, et c'est dur de s'organiser. Et quand ça va pas, Yannick donne de la voix, tonne, dirige et commande son petit monde tel un bon adjudant avec ses troupes.

Nous atteignons Estaires en fin de matinée, halte obligatoire.

Un estaminet sympathique nous accueille et sur les conseils de J-M (l'homonyme du chairman) nous prenons local : pot je-vleesch + frites+ bière.

Ah, quel plaisir !!

Repus, nous repartons toujours sous un soleil printanier, mais avec du vent.

Steenwerck et la frontière, nous voilà en Belgie.

Ce qui surprend d'emblée : la densité des pistes cyclables, la coquetterie des maisons bien entretenues, et le respect manifesté par les automobilistes vis à vis des deux roues et des vélos.

Le plat pays chanté par J Brel n'est pas si plat que cela.

Ici tout est fait pour les deux roues, c'est pour moi une véritable surprise.

Nous continuons sur Bruges, mais peu familiarisé avec l'écriture locale, le groupe avec qui je suis à un moment donné hésite dans la banlieue de Bruges, s'égare, se perd, s'écarte de la route officielle.

Après avoir été sur la route de Jabbeke, et après moult recherches, et demandes auprès des autochtones, nous finissons par retrouver la route qui va nous mener au terme de notre deuxième journée.

Il est 19h45 nous sommes 6 (dont Pinpin, Gilles et la petite Danielle ) et il est temps que nous arrivions, et il est bien tard pour visiter le Béguinage, le musée du diamant, le beffroi ou le palais Provincial, la cathédrale Saint-Sauveur , la basilique du saint Sang ou le si fameux marché aux poissons.

A Bruges, Venise du Nord, c'est la fête foraine, il y a du monde partout, notre hôtel est en plein centre de la vieille ville.

 

Ce soir, ce sera chambrée pour cinq, avec Gilles, Gégé, Pinpin, et Pierre (toujours pas le marseillais).

Ca y est, je suis dans un remake de la 7° compagnie, le chairman ne nous l'avais pas dit, mais effectivement dès mon entrée dans la chambre, j'entends le traditionnel « on tourne ».

Va falloir être encore plus organisé qu'hier soir.

Dans la chambrée d'agréables fragrances stimulent mon appendice nasal, voyons voir, parfum musqué, viril et masculin, pas de doute c'est notre Pierre F………qui est passé par-là.

Installation, douche, brushing, parfum, habits de soirée, et cap sur le bar qui est plus que sympa. La bière coule à flot, les membres du VMCB sont à la hauteur, d'autant plus qu'il y a également des étrangers de chez eux, pas de chez nous cette blague.

Faut donc montrer que le petit français sait négocier avec habilité l'ingestion de ce doux breuvage nommé « bière ».

Le restaurant est à deux pas, dans le centre ville.

Et comme d'habitude, ambiance, ambiance, tout le monde est au top, nouveaux, anciens, très anciens, on est bien, et on le fait savoir.

Après notre frugal repas, certains vont flâner, peut être vont-ils aller à la Brasserie De Haalve Maan, brasserie déjà mention en 1546, et qui fournit une bière du nom "de Straffe Hendrik", une boisson locale de haute fermentation à base de houblon, de malt et de levure spéciale; et d'autres se couchent. Je fais parti de ces derniers.

Je suis dans le lit du bas d'un lit superposé, avec Pinpin au dessus. Ah le cochon, il doit être somnambule, car de très bonne heure le voilà debout.

EN ROUTE POUR LES TERRES DE GUILLAUME D'ORANGE

Samedi, troisième jour, le ciel est bas et menaçant, au départ à 8 heures il tombe des trombes d'eaux, des moues dubitatives apparaissent.

Quand faut y aller faut y aller !!

J'étrenne mon nouveau gore-tex (rouge Ferrari), avec moufles, capuche et rabat dorsal, et enfile les surchausses, un relatif confort que j'apprécie incommensurablement.

Nous faisons les premiers kilomètres sur les pavés de Bruges, sous une pluie diluvienne mais toujours avec le moral.

Francis qui vient d'avoir un incident sacoche, se fait dépanner par Dan le seul à avoir du fil de fer, Dan tu es notre sauveur.

Nous voici sorti de Bruges, nous longeons des canaux fluviaux, toujours sous la pluie et avec des bourrasques de vent.

Alain a pris les choses en mains, et nous dirige avec la dextérité d'un pilote maritime évitant les hauts fonds.

Bref on ne se perd pas, et il y avait de quoi parfois, ainsi à un moment donné nous avons du faire 150 mètres de cyclo-cross dans l'herbe et la boue. Mais nous sommes passé.

Soudain, Pierre Janvier se coupe au doigt et saigne abondamment. Ici l'échelon sanitaire du VCMB intervient et soigne en un tour de main le malheureux qui se vidait de son sang.

Et nous voilà tous repartis, car à partir de maintenant nous restons tous assez groupés en suivant notre éclaireur.

Vigilants, attentifs, chacun de nous se concentre sur la roue arrière de celui qui le précède. L'œil et l'oreille aux aguets, nous sommes sur le qui vive, à l'affût du moindre trous, cailloux, ( ndwm : qui pourraient agresser les genoux de nos petits choux...) obstacles de nature à occasionner l'incident tant redouté.

Petit à petit nous nous approchons de la côte.

Il ne pleut plus, mais le vent est toujours aussi vigoureux.

Nous passons la frontière belgo-hollandaie à Sluis, en direction Breskens que nous atteignons sans encombre.

C'est ici que nous prenons le ferry pour gagner l'île de Walcheren.

Maintenant le vent souffle avec force et violence.

Pendant que certains gonflent canoës et outres pour traverser, et que d'autres préparent leurs barques (mais oui, souvenez-vous au départ il y en avait qui possédait ceci dans leur paquetage), les autres procèdent à l'embarquement (après avoir payé un droit de passage).

Tout le monde est surpris des infrastructures dédiées aux 2 roues pédalantes : tout est prévu pour le cycliste, parking devant le hall d'accueil, plan incliné pour y accéder, sas adapté aux 2 roues, goulette à côté des escaliers, barrières avec lanières dans le ferry pour attacher les vélos, tapis anti-glissant, c'est vraiment un autre monde, celui du 2 roues.

Les amarres sont larguées et le ferry s'éloigne pour traverser le Westerchelde.

La mer est bien agitée, gîte et petit tangage à bord.

Confortablement installés, nous nous remettons de notre départ arrosé, et certains vont même jusqu'à sécher leurs surchausses dans les toilettes équipées de sèche-mains (ou pieds) électrique.

Après une petite heure nous sommes de l'autre côté du bras de mer à Vlissingen. Débarquement, nous accostons dans un port et nous cherchons hésitants notre route pour Middelburg.

Gégé pour passer le temps essuie avec application son coursier, c'est un récidiviste et il est coutumier du fait (voir rapportage sur Charleville-mézières). Le groupe se scinde en deux, les limaces avec Yann comme GO, et avec Francis qui réclame son café matinal, et les mules, et puis Daniel Le… qui vient de perdre son écrou de 8. Et pan, voilà 5 à 6 VCMB'boys à quatre pattes en train de rechercher l'écrou si chère au cœur de Dan, pensez donc sans cet écrou la cagette à croissant ne peut plus tenir. Cette anecdote tombe pile poil pour déclencher une bonne crise de fou rire général.

C'est reparti, avec un compagnon dont nous nous serions bien passés : le vent mais avec un grand V.

La matinée étant bien avancée, et après examen des cartes, il faut penser au ravitaillement. Une petite supérette sur la route de Wrouwenpolder se trouve prise d'assaut, magasin au demeurant riche d'un rayon bières comme la caverne d'ali-baba, mais que certains ne trouvèrent pas (rappelez moi les noms de ces étourdis, please).

Il fait frais dehors, et notre pique-nique en plein air prend des airs de repas champêtre hivernal.

Tout le monde est raisonnable ; peu de bière.

Surprise de taille, l'ami Pierrot le Marseillais est surpris à boire un breuvage genre jus de fruit : du fanta.

Et en cœur nous chantons : Pierrot Fanta !!

Magnanimes nous ne dirons rien lors de notre retour, comme cela Pierrot pourra retourner sur la canebière et au vieux port en toute tranquillité.

Nous voilà repartis, l'estomac chargé.

Nous évoluons dans un paysage de serres, de cultures intensives et de belles maisons, puis à l'approche de Veerse Gatdam apparaissent les dunes de sable. Notre route, une piste cyclable serpente sur la crête des dunes. Le paysage est superbe, à gauche une mer démontée où évoluent quelques wind surfer, et à droite les polders colonisés et habités

COMMENT NOUS AVONS PEDALE SUR LA MER

Wrouwenpolder, l'île de N Beveland, puis commence notre morceau de bravoure lorsque nous nous engageons sur la jetée qui relie l'île de NBeveland à celle de Duiveland.

Sur une bonne dizaine de kilomètres cette jetée, titanesque construction humaine élément d'un colossal projet, isole l'Oosterchelde de la mer du Nord.

Suite aux terribles inondations de 1953, ce projet avait l'ambition d'améliorer la sécurité des zones de plus faible altitude des Pays-Bas contre les tempêtes les plus violentes et les inondations .

Étant donné que plus d'un tiers du pays se trouve sous le niveau de la mer , la tâche s'annonçait difficile. Les dunes le long de la côte furent relevées de plus de 5 mètres , et les îles de la Zélande furent reliées par des digues et divers ouvrages d'art. Le plus sophistiqué d'entre eux est l' Oosterscheldekering (à gauche du « i » situé à proximité de la mer), qui peut être ouvert ou fermé pour protéger la baie formée tout en gardant sa salinité, pour la pérennité de la faune sauvage et de l'industrie de la pêche . Les ouvrages d'art, d'une longueur totale de 25 kilomètres , ont réduit en revanche la côte maritime des Pays-Bas d'environ 700 kilomètres .

Sur le haut de la jetée, il y a 2x2 voies pour voiture, et totalement isolée des voitures, une piste cyclable gigantesque, une autoroute pour vélo, peut être une dizaine de mètres de largeur.

Ici dans ce pays, le cycliste à SON infrastructure totalement dédiée, signalisation propre, fléchage spécifique, et des pistes de tout type, en ciment, asphalte, en pavés, à deux voies, à une voie, piste cyclable de campagne, de ville, de bourg, c'est une culture du vélo que nous ne possédons pas chez nous.

Respect donc !

Nous voici donc sur le Stormvloedkering in de Oosterschelde, et péniblement nous avançons ou nous croyons avancé. Les manches à air sont full horizontales, doit y avoir du vent à ce que l'on dit.

Quelques bretons du groupe annoncent force 5, non 6 rétorquent d'autres, les vrais parisiens en connaisseurs parlent de force 8, et les méridionaux y vont de force mistral ++.

Pour moi c'est force Dur Dur.

Même en s'organisant, en progressant en éventail c'est dur, dans le groupe où je suis, Jérôme et quelques autres ont à un moment donné un petit passage à vide.

Imaginez–vous que pour conserver notre équilibre nous sommes obligés de coucher nos vélos sur la gauche (le vent vient de cette direction) et de ce fait, et par les miracles de la physique nous avançons avec des vélos penchés à gauche.

 

Nous serrons les dents, lentement mais sûrement nous arrivons au bout de ce pont « mouvant » si impressionnant par la technologie mise en place, car cette jetée construite en 1973 est constituée de 65 piliers préfabriqués dont 62 peuvent rester ouverts dans les conditions normales de mer afin de préserver 75% du flux marin. Mais par gros temps, il suffit d'une heure pour fermer complètement ces piliers et ainsi préserver de la destruction non seulement les habitants mais ainsi les zones de pêche et de coquillages (moules).

Imaginez le barrage sur la Rance mais plus haut, plus grand et sur plus de 10 kilomètres .

L'Oosterscheldekering est considéré par certains comme la huitième merveille du monde, et fut d'ailleurs nommé l'une des sept merveilles du monde moderne par l'association American Society of Civil Engineers .

Voici la terre ferme, et nous voilà à l'abri du vent, enfin, un peu moins exposés.

Le parcours est égayé par une chute sans conséquence de l'ami Régis, et quelques crevaisons.

Il y toujours deux groupes.

Burgh, Ouddorp, nous progressons vers Maasluis et le bac à prendre pour travers le Nieuwe Waterweg.

Il est plus de 17 heures, et le dernier bac est à 19 heures, pourvu que les limaces y arrivent avant cette heure fatidique.

Yannick doit être à la manœuvre (hypothèse confirmée auprès de certains des « limaceux »).

Sur le bac, nous rencontrons un couple de Français en vacances, surpris de voir des compatriotes en vélo si loin de l'hexagone.

Toujours pilotés par Alain, que nous pourrions appeler le grand timonier, après avoir accosté à Maasluis, direction le Nord pour notre étape du soir, Delft, ville peinte par J Vermeer au XVII Siècle, avec les fameuses portes de Rotterdam et de Schiedam.

DELFT'PARTY

Il est 19 heures quand nous arrivons, les mules sont déjà au bar, pourvu qu'il en reste (de quoi ?).

L'hôtel est en plein cœur de la ville, c'est un havre de paix et de coquetterie.

Je m'installe avec J-Marie (le spécialiste du Picon).

Douche, habit propre, et au radar nous trouvons le Graaaaaaal, et hop une petite bière.

Faut dire que ce soir, la Y(von)M Organisation a fait les choses merveilleusement bien, puisque le bar est « gratuit ».

Chacun, selon son humeur, goûte, déguste, s'abreuve, découvre, se délecte. Bière ambrée, au goûts de seigle, de miel,………un plaisir pour les sens.

Voilà les limaces, il est 20h30.

Ouf !!, il était temps.

Le temps que tout le monde s'installe, se lave, et se change et nous passons à table, dans une salle de restaurant superbement décorée où nous savourons un dîner parfait.

Verbe haut, coudes quelque fois levés, assiettes toujours vide, il nous faut signaler qu'il n'y a rien de bien nouveau pour cette soirée.

Yann et Pinpin attablés ensemble discutent bruyamment, évoquant la journée et les anecdotes vécues, et soudainement le dernier en vient à rendre hommage au premier en le gratifiant d'un flatteur «chef Chodard », célèbre personnage du cinéma français, entré au panthéon du noble art, faut dire que la comparaison est plus que réaliste.

Rappelez-vous « la septième compagnie » et son irrésistible trio de français débrouillard placé sous la férule de l'immortel « chef Chodard » joué par le truculent Pierre Mondy.

Voici un baptême encenseur pour le timonier du groupe des limaces.

La soirée bien avancée, c'est l'heure du sommeil réparateur, pour d'autres l'instant de faire les dernières découvertes en birologie aux estaminets locaux.

ON THE AMSTERDAM ROAD

Dimanche matin, départ de bonne heure, après un copieux petit-déjeuner (encore bravo à la Y(von)M Organisation ), et la séance de photos avec la direction de l'hôtel, nous quittons cette jolie ville.

Dans le vieux quartier dont nous nous éloignons, les maisons sont construites de chaque côté d'un canal, avec rues en petits pavés, petits ponts en dos d'ânes enjambant les canaux, et pas de voiture.

Devant chaque maison il n'y a que vélos, bicyclettes.

Et tout ceci est propre, d'une méticuleuse propreté.

Cap sur Amsterdam, par des pistes cyclables et encore des pistes cyclables.

Voilà plus de 150 km que nous roulons en Hollande, et toujours que sur des pistes cyclables, Incroyable !!

Le groupe reste totalement soudé, limaces et mules ensemble, il est pas beau le VCMB !.

Quelques crevaisons viennent nous distraire, le ciel est menaçant depuis notre départ, et nous y avons droit : ondées et grêles, nous avons toujours les tenues pluie/hiver.

Van Der Pinpin, un local du coin roule avec nous.

Entre Delft et Amsterdam, nous traversons des paysages bucoliques, petits canaux aux berges verdoyantes, près aux herbes ondoyantes sous le vent, cultures entretenues avec amour, villages et bourgs nets et paisibles, et dans les prairies des oiseaux, des passereaux, des grues, des hérons, et autres échassiers.

Nos derniers 80 kilomètres ont été faits dans un écrin de verdure, apaisant et nous offrant un vrai régal pour les yeux, et aux senteurs multiples de la campagne.

Banlieue d'Amsterdam, nous nous immergeons (avec regret) à nouveau dans une grande métropole, avec touts ce qui va avec, et que nous avions oublié.

Voici la gare routière, le car nous y attend.

Et c'est parti pour la séance d'effeuillage habituelle, que nous exécutons sous le regard ébahis de quelques passants et de touristes surpris.

A quelques minutes, un autocar aurait vomi sa cargaison de touriste (essentiellement féminine de l'Est) au beau milieu d'une bande d'énergumènes nus, les fesses à l'air, dont certains auraient exhibés le plus naturellement du monde leur plus intimes anatomies.

Un coup de gant de toilette inhibé d'eau froide passé sur tout le corps, habits propres, un coup de peigne, un peu de parfum ou de déodorant, et nous sommes prêts pour la dernière étape de cette sortie mouvementée.

ACTE DERNIER

Le restaurant Haesje Claes est un des lieux de la vielle ville, au passé historique certain.

La décoration, les habillages de bois sur les murs, les vieux ustensiles de campagne, tout nous le rappelle. Nous retrouvons la bande des « filles » accrocs des pédaleurs du VCMB, Maryse, Béa, etc…

Après les retrouvailles, c'est le feu d'artifice, un super repas fin et raffiné à la française.

Heureux d'être arrivés à bon port, l'ambiance est radieuse. Mais l'heure avançant, il faut penser au départ.

Encore une fois, le Y(von)M Organisation a bien fait les choses.

Nous partons vers 16 heures, et cap au Sud, pour retrouver notre Ile de France, après un petit crochet par Lille, pour récupérer un deuxième chauffeur.

Le fond du car devient pour un moment le café du commerce, Guitou, prévoyant à glissé une bouteille de breuvage normand dans son sac, et nous propose de la savourer ensemble.

C'est notre chant du cygne, l'estomac plein, grisés et la fatigue accumulée viennent à bout des plus résistants.

Sortis d'un sommeil réparateur par l'arrêt de l'autocar, nous voilà arrivés, où nous récupérons nos effets, en nous disant au revoir, et vivement l'année prochaine.

En conclusion, un voyage itinérant chaleureux et plein de bonne humeur, comme d'habitude, mais qui a été rendu difficile par les conditions de vent extrême, nous obligeant à de longues journées de selles et à des arrivées tardives.

Mais tout cela sera vite oublié, et les souvenirs que nous conserverons de cette escapade seront pleins de bonne humeur, de rire, de plaisir, et de camaraderie, et de joie de la découverte des merveilleux paysages que nous avons traversés.

 

Cricri

Votre chroniqueur dévoué.

Ndwm : Abus de produits locaux ou le flan local est au beurre de Marrakech ??!!!!